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30 octobre 2017 | י חשון התשעח
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Les engagés du Mahal tombés pour l’indépendance d’Israël

Quand en 1948, David Ben Gourion, à la tête d’un Etat qui n’a pas fêté sa première année, lance un appel à la diaspora juive pour venir prêter main forte aux combattants israéliens, il ne s’attendait sans doute pas à une telle mobilisation. Au total, 4.000  volontaires de 43 pays répondent à l’appel. Bien que traumatisée par la Shoah, la communauté juive européenne répond présente. 600 volontaires arrivent de France, de Belgique, de Suisse mais aussi de Tunisie, du Maroc et d’Algérie. Plus connue sous le nom de Mahal, contraction de Mitnadvei Hutz LaAretz (bénévoles de Diaspora), ce contingent qui réunissait des juifs et des non-juifs de l’étranger a payé le prix fort son engagement. Portraits de certains d’entre eux tombés au champ d’honneur.

shaknoahNé le 2 novembre 1921, Yaakov Noah Shak fuit la Pologne avec ses parents pour la Belgique. Il suit un cursus scolaire dans une école confessionnelle où il apprend l’hébreu avant de devenir diamantaire. Il connaîtra l’enfer de la déportation pendant trois ans. A la libération, seul rescapé de sa fratrie, il revient à Anvers en attendant un visa pour les Etats-Unis. Le 12 juillet 1948, il pose le pied en Israël. Sur le bateau qui l’emmène en terre promise, on parle 8 langues. Sa maitrise de l’hébreu, rare à l’époque, lui permet de jouer les interprètes. Engagé dans la brigade Givati, il tombe le 25 novembre 1948 dans la bataille d’Irak el-Manchiah. Il venait de fêter son 27e anniversaire.

Marc Nathan LevyMarc-Lévy Nathan, étudiant en médecine participe à la résistance juive pendant l’occupation nazie. Il participe à la Libération de Paris. Quelques années plus tard, il est de ceux qui libèrent Beer-Sheva. Pour la revue Renaissance, il couvrira la guerre faisant preuve d’un talent d’écriture rare. Le 25 octobre 1948, sa jeep heurte une mine à Beit-Echel. A la fin de la guerre, sa dépouille sera inhumée au cimetière militaire de Nachalat Yitshak.

 

Mordechai HalimiMordechai Halimi voit le jour à Constantine le 11 janvier 1926. Mécanicien, fou de sport, il passait son temps libre à fabriquer des jouets. Ancien tirailleur sénégalais, il est démobilisé en juillet 1946. Deux ans plus tard, il participe à la Guerre d’Indépendance. Dans les missives qu’il envoie à son frère, il ne doute jamais de la victoire du jeune Etat.  Durant toute la guerre, il ne manquera aucune des trois prières quotidiennes de la pratique juive.  Il meurt le 26 décembre 1948, tué par une rafale de mitrailleuse quelques jours avant son 22e anniversaire.

 

Maurice_AkninMaurice Aknin était un jeune fourreur parisien. Quand il apprend la création de l’Etat juif, il rejoint la Haganah. Il n’a que 18 ans. Arrivé en Israël le 8 août 1948, il tombe un mois et demi plus tard, le 11 Septembre, près de la Porte Mandelbaum à Jérusalem. Il reposera deux ans au cimetière militaire de Sher-Badar avant que le 30 août 1950, avec d’autres frères d’armes, il soit inhumé au Mont Herzl.

 

 

Isaac Appel n’a que 17 ans quand il s’engage pour défendre  l’Etat juif dans l’unité des Givati. Né en Pologne, raflé au Vel d’Hiv, Isaac échappe miraculeusement à la déportation. En 1949, quand il rentre en France, il écrit ces quelques mots.

« Nous étions trois amis descendant du bateau :

Un survivant d’Auschwitz, mûri par la souffrance

L’autre ayant combattu le peuple des bourreaux

Et moi qui n’étais rien. Nous arrivions de France,

Afin que plus jamais ne soit comme un outrage

Le fait d’être appelé «  Juif ! » par des gens haineux, […]

Au pays tant rêvé est mort le survivant,

L’autre a laissé sa vie dans un désert aride ;

Des trois je suis le seul qui soit resté vivant.

Leur absence en mon cœur a laissé un grand vide.

Ils gisent dans le sein de ce qui fut leur rêve,

Ils sont morts, mes amis, mais ce n’est pas vain.

Et symboliquement nous cheminons sans trêve,

Eux morts et moi vivant, toujours main dans la main »

V.G-B

Toutes les notices biographiques sont issues de « La guerre d’indépendance d’Israël. Témoignages de volontaires français et francophones » (Editions Machal)