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21 octobre 2017 | א חשון התשעח
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Le vautour oricou de retour en Israël

Le vautour oricou observé le 13 juin au Hai Bar du Carmel

Le vautour oricou observé le 13 juin au Hai Bar du Carmel - Crédit photo : David Razik/Autorité de la Nature et des Pars

L’émotion était à son comble au sein de l’autorité israélienne de la Nature et des Parcs, le 13 juin dernier, avec la réapparition inattendue d’un vautour oricou dans le nord d’Israël. Entre temps, l’autorité a annoncé mardi que le rapace a été capturé pour recevoir des soins et éventuellement participer à un programme de reproduction au Hai Bar du Carmel.

Un vautour oricou arrive au Hai Bar du Carmel

Quelle ne fut pas la surprise du responsable de la reproduction et de la réintroduction des rapaces dans l’environnement, Yigal Miller, lorsqu’il a découvert samedi 13 juin un vautour oricou sur le toit de la cage d’acclimatation des rapaces du Hai Bar du Carmel. Le vautour oricou, seule espèce du genre Torgos, essayait de pénétrer dans la cage et le scientifique a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un des trois vautours oricous vivant en captivité au Hai Bar (centre de reproduction et de réintroduction d’espèces animales en danger).

Le Hai Bar du Carmel accueille depuis quelques mois trois vautours oricous, un mâle issu du jardin zoologique de l’université de Tel Aviv et deux femelles venues du zoo biblique de Jérusalem, dans le cadre d’un programme de reproduction des rapaces dont la nidification a cessé en Israël dès 1989. Depuis, seules trois observations de vautours oricous avaient été enregistrées en Israël en 1996, 1998 et 2001.

Le vautour oricou capturé au Hai Bar du Carmel

Le vautour oricou capturé au Hai Bar du Carmel - Crédit photo : Adi Ashkenazi/Autorité de la Nature et des Pars

Avant la création de l’État d’Israël, le Néguev comptait des dizaines de couples d’oricous, une espèce que l’on trouve encore aujourd’hui dans la péninsule arabique. Ces trois dernières années, la population du plus imposant des vautours a connu un terrible déclin, avec la destruction des nids, l’électrocution, l’absence de sources d’alimentation et surtout l’empoisonnement intentionnel des rapaces. Elle s’élève aujourd’hui à quelque 5 700 individus (contre 8 500 en 2013) dans la zone arabique et en Afrique.

Le vautour oricou pourrait participer à un programme de reproduction

Le vautour oricou observé le 13 juin s’est finalement introduit volontairement dans la cage des rapaces du Hai Bar du Carmel. Depuis ce fameux samedi qui a ému les ornithologues israéliens, le rapace marron foncé au cou dénudé essayait sans relâche de pénétrer dans la cage pour profiter de l’alimentation mise à la disposition des vautours.

Le vautour oricou capturé au Hai Bar du Carmel

Le vautour oricou capturé au Hai Bar du Carmel - Crédit photo : Adi Ashkenazi/Autorité de la Nature et des Pars

Après sa capture, les scientifiques du centre de reproduction ont décidé de le transférer à l’hôpital vétérinaire de l’autorité de la Nature et des Parcs et du Safari de Ramat Gan. Dans la nuit de lundi à mardi, le charognard a subi une série d’examens médicaux, y compris une radiographie pour vérifier qu’il n’a pas été victime de tirs de braconniers pouvant menacer sa survie. Les vétérinaires ont procédé à des analyses sanguines pour vérifier notamment le sexe de l’animal qui n’a pas de signes extérieurs pouvant en témoigner. Les scientifiques pensent cependant qu’il s’agit d’un mâle. Le rapace souffre notamment d’une insuffisance pondérale.

Ohad Hatzofé, écologue spécialisé dans le domaine des rapaces au sein de l’autorité de la Nature et des Parcs, a commenté cette découverte : « Si nous avions observé le vautour oricou dans la nature ou dans l’une des stations d’alimentation que l’autorité place dans l’ensemble du pays, s’il se nourrissait et volait librement, nous n’aurions pas essayé de l’intégrer au noyau de reproduction ou de le capturer pour procéder à des examens. L’individu et la survie de l’espèce nous préoccupent, c’est pourquoi nous avons décidé de lui faire subir des analyses et d’envisager son intégration au noyau de reproduction. Ces derniers temps, l’autorité de la Nature et des Parcs s’applique à promouvoir la reproduction de l’espèce en captivité en Israël, dans le cadre du programme ‘Étendons les ailes’, suite aux tentatives fructueuses que nous avons réalisées dans ce domaine avec des rapaces et des percnoptères, dans l’espoir qu’à l’avenir nous pourrons aider la population des oricous en danger d’extinction dans le monde à récupérer en Israël. »

Le 4 mai dernier, quelque 250 000 bondrées apivores avaient traversé les cieux d’Eilat offrant là aussi une expérience inoubliable aux ornithologues.

Yaël Ancri