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30 octobre 2017 | י חשון התשעח
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Idan Raichel, un homme libre

cd

Artiste israélien reconnu sur la scène internationale, Idan Raichel a dévoilé début décembre son nouvel album solo « HaYad haHama » (littéralement « La main chaleureuse ») basé sur des extraits de la vie de l’artiste après deux ans d’enregistrements, concerts internationaux mais aussi passant beaucoup de temps en famille. Présentant son album sur toutes les radios et les plateaux télés israéliens, Idan Raichel s’est entretenu avec Israpresse.  Portrait d’un artiste parcourant le monde mais qui a enregistré une partie de son album dans la cave de la maison de ses parents.

Un artiste du monde

C’est à son retour du Japon où il a enchainé plusieurs concerts dans différentes villes et avant sa tournée en Europe que l’artiste auteur-compositeur-interprète prend le temps de répondre à chaque question. Lorsque se pose la question d’être une sorte d’ambassadeur d’Israël et représenter le pays à l’étranger, il ne semble pas hésiter et c’est de sa voix douce qu’il se confie : « Nous sentons que nous présentons de la musique israélienne originale. Le « Projet » (« HaProyect shel Idan Raichel », NDLR) est israélien par sa source d’inspiration israélienne qui est en nous. Les chanteurs, les musiciens sont Israëliens. […] Mais c’est un grand compliment pour nous d’être reconnus, comme Edith Piaf ou Bob Marley. Edith Piaf est devenue le miroir de la France, Bob Marley est devenu l’ADN de la Jamaïque. Si le public nous reconnait comme représentants de la musique israélienne, c’est un grand honneur pour nous. »

Alors qu’il donnera quelques concerts en Israël avant de s’envoler en Europe, l’artiste rappelle qu’il se produira au New Morning à Paris, les 24 et 25 février prochain, une bonne occasion de lui demander quelles sont ses impressions sur le public français. « Le public français est varié, à commencer par nos fans qui aiment notre musique, dit-il. « Mais avec notre participation à différents festivals, c’est toujours un plaisir de rencontrer un public différent. Nous avons eu aussi un concert inoubliable au Bataclan il y a quelques années. » Incontestablement, pour Idan Raichel, le public français est un public chaleureux qui aime la musique et dont la culture est belle. D’ailleurs, c’est en des termes plus que flatteurs qu’il raconte une anecdote, celle d’une belle rencontre… avec Patrick Bruel. « J’ai rencontré un homme exceptionnel qui, au-delà des superlatifs courants concernant ses talents d’acteur et de chanteur, est quelqu’un de profondément humain et bon avec qui j’ai eu l’honneur de chanter à l’Opéra de Paris ».

Un album solo personnel et intime

Alors qu’il a multiplié les collaborations et donné des concerts entouré de dizaines de musiciens avec le « Projet », l’artiste affirme que travailler et enregistrer cet album solo a été une expérience très intéressante: « J’ai toujours été intéressé par des artistes qui ont été entourés de beaucoup de monde et d’un coup les découvrir seul, comme Sting lorsqu’il a donné un concert uniquement avec sa guitare, Paul Simon ou Youssou N’Dour ». Pour lui, « Less is more », simplement. Et il le confirme volontiers : « Après tellement d’années avec le « Projet », je voulais - parallèlement à celui-ci - ouvrir une porte et essayer cela, ce qui a été très intime, pour ensuite donner quelque chose d’entier au public. Et j’espère qu’ils aimeront cet album autant que moi. »

Raichel a choisi de présenter l’album à la presse dans la maison de ses parents, « une belle façon de boucler la boucle » - « Maagalim » (« Cercles » ou plus justement « Boucles ») est d’ailleurs le premier extrait entendu sur les ondes israeliennes. « C’est la maison où j’ai grandi, c’est une maison qui représente ce qu’est Israël, ouverte et chaleureuse » raconte le musicien, confiant qu’il a commencé à enregistrer dans la cave de cette maison, dans un petit studio d’enregistrement et « c’était bien de s’y rendre tous les matins et d’en revenir tous les soirs rejoindre ma famille ».

Sa famille, sa compagne, ses filles, ses dilemmes

Indubitablement, cet album qui se veut intime trouve sa source d’inspiration première auprès de sa famille, ses deux filles, et Damaris sa compagne et plus précisement: « La chaleur humaine qui est là pour toujours, quand tu sais que tu seras toujours là pour tes filles et qu’elles seront toujours là ». L’inspiration est aussi venue de ses questionnements « en tant qu’individu solitaire face au monde, ce que tu vois, les décisions que tu prends […]. Ce sont des dilemmes intéressants ».  Et justement, le dilemme sur la façon de concilier vie professionnelle et vie familiale aussi se pose. Ses filles et sa compagne ne l’accompagnent pas en tournée: « On passe de ville en ville, et elles ont leur propre routine ». Pour Raichel, pour combiner une vie d’artiste et une vie de famille, il faut « une femme lionne, une femme comme ma compagne qui est une femme forte […] et fait en sorte ce que cela fonctionne. Et je la remercie beaucoup pour ça », dit-il admiratif.

Idan Raichel enchaine les succès israéliens et internationaux et cela, depuis près de 13 ans. Que peut-on alors souhaiter à l’artiste de 38 ans? La réponse est à la hauteur de cet homme doux et calme, faisant salle comble mais plein d’humilité: « Que je puisse continuer à faire ce que j’aime, me lever le matin et sortir vers la vie comme je la vois. C’est un grand mérite pour moi de faire ce que j’aime. C’est aussi un grand mérite de recevoir tellement d’amour de mon public qui en fait permet tout cela, les auditeurs, ceux qui viennent à mes concerts, c’est un énorme soutien. Je me souhaite à moi-même avant tout la santé et du bonheur pour ma famille et bien sûr, à tout le monde. A un niveau plus personnel, je souhaite continuer à être un homme libre, un homme libre dans mes choix. »

Nelly Ben Israël