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30 octobre 2017 | י חשון התשעח
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Démocratiser l’étude de la Torah

Etude Torah laicsA l’occasion de la fête juive de Shavouot qui symbolise le don de la Torah, Israpresse s’est intéressé aux laïques qui étudient la Bible et le judaïsme. En effet, depuis quelques années en Israel, les lieux d’études pour non religieux ne cessent de se multiplier, que ce soit à Jérusalem, Tel-Aviv, Netanya ou ailleurs. Face au phénomène, IsraPresse a rencontré plusieurs de ces disciples d’un genre nouveau. 

Adir ben Tovim

Adir Ben Tovim

David Ziering, un Américain de 36 ans originaire de New York, a créé à Tel-Aviv il y a 7 ans le centre AISHTLV, une section locale du mouvement mondial Aish Hatorah. Sa mission : donner à la ville une identité juive car pour ce rabbin, elle représente le cœur intellectuel du pays. Aussi lui semblait-il important de pouvoir influer sur ses leaders d’opinion. Du haut de la Tour Azrieli, M. Ziering, qui s’est adapté au public, gère les cours quotidiens en anglais et en hébreu auxquels assistent chaque semaine près de 400 Israéliens, Américains et Français, âgés entre 30 et 45 ans. En plus de ces études, dont certaines dispensées par David Ziering lui-même, AISHTLV organise également des soirées, des repas shabbatiques et divers événements. Nelly Schwarzer, tel-avivienne de 30 ans, suit les activités du centre depuis 2 ans. Cette laïque convaincue explique vouloir « connaître et comprendre la signification de la tradition » dans une ambiance familiale qui unit les gens.

 

« Me réclamer des 4000 ans d’histoire de mon peuple »
De son côté, Adir Ben Tovim, jeune tel-avivien de 29 ans, coordinateur et formateur de la Maison d’Etude Veahavta et Moishe House, précise : « Je me définis comme laïc. En tant que Juif séculier, je me sens proche de la tradition non par le biais de Dieu mais par le peuple. J’ai envie de me rapprocher de tous les Juifs dont la mémoire collective vient principalement de la Bible que je veux étudier. Je souhaite aussi pouvoir me réclamer des 4000 ans d’histoire de mon peuple. Je désire célébrer les fêtes, mieux apprendre le Talmud et la Mishna (commentaires de la Bible). J’étudie principalement dans le cadre du Beit Midrash Veahavta que j’ai créé avec un bon ami, Yarden Naor. Notre Maison d’étude est ouverte à tous. Aujourd’hui, il en existe beaucoup. Mais nous pensons que plus il y en aura, plus il y aura d’étudiants. »

« la Torah … c’est ma colonne vertébrale »
aishDe son côté, John Cohen, un franco-israélien de Tel-Aviv, la cinquantaine, fait part de son intérêt particulier pour la Guémara (commentaires du Talmud sur la Torah) : « C’est la pensée de notre peuple. Elle concentre beaucoup de sujets que j’aime, dont l’approche me satisfait, qui recoupent toutes les rubriques des sciences humaines. C’est une source d’inspiration pour la vie quotidienne. La Torah aborde quasiment tous les domaines de l’existence, sa vision dépasse toutes les autres, qu’elles soient d’ordre religieux (comme le bouddhisme par exemple) ou philosophique, même moderne et a fortiori classique. En tant que Juif, mon cerveau ne s’adapte qu’à cette pensée et à ces sujets. Cette étude me permet de me rapprocher de moi-même et du peuple juif car c’est une tradition millénaire. A mes yeux, un Juif me semble borgne ou assimilé s’il n’a pas pénétré ou entrevu les abysses de la Torah. Pour moi, c’est ma colonne vertébrale. »

« j’ai été subjuguée par ce Hassid qui ne parlait pas de religion mais de la vie »
Quant à Donna N., une retraitée francophone de Netanya, ses cours de hassidout (branche du judaïsme orthodoxe fondé sur la communion avec Dieu dans la joie) l’enchantent. « J’ai longtemps cherché des rabbins pouvant me parler de choses qui ne me rebutent pas. Les enseignements où ‘tout dépend de Dieu’, je n’y adhère pas. Puis, une amie religieuse m’a recommandé cet auditoire. Je suis donc allée l’écouter un soir et j’ai été subjuguée par ce Hassid qui ne parlait pas de religion mais de la vie, de comment se comporter, être heureux, être relié à la lumière divine. Ce cours est extraordinaire. Je le trouve formidable. Depuis, je n’en rate pas un. Cet érudit n’impose rien, ne nous met pas mal à l’aise parce qu’on ne respecte pas shabbat ou les commandements. J’aime un rabbin aussi tolérant, ouvert, humain, pas sectaire. Pour lui, on est tous des Juifs. »

Noémie Grynberg