Comme chaque année au mois de février, le Néguev occidental revêt son manteau rouge et accueille le Festival Darom Adom (littéralement, le Sud rouge). Cet évènement organisé autour de l’anémone couronnée qui tapisse des hectares de forêt à la fin de l’hiver est fort populaire auprès des Israéliens qui se rendent en masse dans une région pourtant régulièrement menacée par sa proximité avec la bande de Gaza. Promenades en plein air, ateliers pour les petits comme les grands, concerts, marchés agricoles… Des attractions qui mettent en valeur une région qui a besoin de ce coup de pouce après un été difficile à l’ombre de la guerre entre Israël et le Hamas en 2014.
L’anémone, fleur nationale d’Israël, à l’honneur
Le Festival Darom Adom (Sud rouge) est de retour dans le Néguev occidental, comme chaque année en février, par le biais de plusieurs animations autour de l’anémone couronnée qui tapisse la région pour le plaisir des promeneurs. Au programme de cet évènement qui a débuté le 16 janvier et se poursuivra jusqu’au 20 février : promenades à pied ou en vélo, visites guidées des exploitations agricoles, dégustations de produits locaux, etc. Cette manifestation qui signe sa 11e édition attire près de 100.000 Israéliens au cours de chacun des quatre week-ends prolongés.
Livnat Ginzbourg, responsable du tourisme dans la région nord-ouest du Néguev, coordonne chaque année les activités proposées dans le cadre du festival. Elle en explique la genèse pour IsraPresse. « L’idée a germé il y a dix ans au sein d’un cercle d’entrepreneurs de la région. La floraison des anémones a toujours attiré des visiteurs dans le Néguev, mais en général ces derniers ne s’arrêtaient pas, ou au mieux, ils achetaient un café. » Les chefs d’entreprises du Néguev occidental ont rapidement compris qu’ils avaient là une ressource inexploitée et qu’ils devaient tenter d’inciter les touristes et clients potentiels à rester plus longtemps et à profiter des autres sites touristiques de la région. « Il y a ici des restaurants, des chalets, des parcours de promenade, des sites de divertissement et des commerces », explique Mme Ginzbourg.
Faire marcher le commerce d’une région riche en attractions
« Un couple de Kfar Azza, Vered et Ophir Lipstein, et moi-même avons relevé le défi il y a dix ans. Le festival s’appuie entièrement sur les résidents et sur les activités touristiques opérant dans la région toute l’année. Nous ne faisons appel à aucune société de production. Tout est lié au quotidien de la région. Les évènements sont organisés par les sites touristiques, les kibboutzim et les localités qui souhaitent se faire connaître », tient à préciser la coordinatrice touristique.
« Il y a beaucoup d’activités gratuites, mais au bout du compte, le but du festival est de faire fonctionner le commerce. Il n’y a pas de honte à le dire », renchérit Mme Ginzbourg, qui ajoute que le festival a des retombées sur l’ensemble de l’année, « comme les ricochets d’un galet ». « Après avoir découvert la région à travers le festival, les touristes continuent à venir à Pessah (Pâque juive, NDLR) et à Chavouot. »
Des activités pour toute la famille
« La raison d’être du festival est bien sûr la floraison des anémones, mais au-delà des promenades et de la Marche des anémones, il y a beaucoup d’autres d’attractions, essentiellement autour de la nature, mais pas uniquement. Notre secteur est une région agricole qui fournit une importante partie de la production que l’on trouve dans les supermarchés israéliens et à l’étranger. Au cours de promenades dans les exploitations agricoles, les visiteurs peuvent ramasser des légumes ou cueillir des fruits dans les champs et vergers et les manger sur place ou acheter des produits (fromages, vin, miel, produits d’artistes de la région) dans les marchés en plein air », précise Mme Ginzbourg.
Propos recueillis par Yaël Ancri